Conférence INSPiration | "La place de l’esthétique dans l’aménagement du territoire"
Présentation des conférences INSPiration
Les conférences « INSPiration » visent à élargir les réflexions des élèves au-delà des enseignements stricto sensu et à leur apporter une hauteur de vue sur les divers sujets à grands enjeux européens, nationaux et internationaux en lien avec l’actualité. Les sujets de ces conférences reflètent les grands défis auxquels sont confrontés les pouvoirs publics, les sociétés et les citoyens.
L’originalité est qu’elles sont conçues et préparées par les élèves eux-mêmes, avec le soutien des équipes pédagogiques de l’INSP.
La conférence INSPiration intitulée "La place de l’esthétique dans l’aménagement du territoire" s'est déroulée dans les locaux strasbourgeois de l'INSP. Quatre invités ont été conviés pour apporter leur éclairage à ce sujet :
- Pierre Vermeren, historien et professeur d’histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et auteur de "L'impasse de la métropolisation (2021)" et de "La France qui déclasse : les gilets jaunes, une jacquerie au XXIè siècle (2019)" ;
- Jean-François Vaudeville, adjoint au chef des Unités départementales de l'architecture et du patrimoine (UDAP) à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Grand-Est et membre de l'Association nationale des architectes des bâtiments de France (ANABF) ;
- Carole Pezzoli, directrice du Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) du Bas-Rhin ;
- Pierre-Jean Delahousse, co-fondateur et porte-parole de l'association Paysages de France.
Cette conférence a été organisée et animée par Clotilde Vitou, Marc Rivet, Rodolphe Seri, Hadrien Tissandier (élèves de l'INSP), Ariane Brocart et Fabienne Spohr (élèves de l'Inet). Félicitations à l'ensemble des élèves et des intervenants !
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La métropolisation se manifeste par un étalement urbain vers les périphéries à l'œuvre depuis les Trente Glorieuses. Ce phénomène, d’abord spontané puis soutenu par les pouvoirs publics, reconfigure nos paysages et bouleverse nos modes de vie. Ronds-points, zones commerciales et pavillonnaires, échangeurs autoroutiers ne sont que quelques expressions de ces "nouvelles formes et structures de la ville contemporaine" qu’interrogeait David Mangin en 2004.
La croissance soutenue de la métropolisation ces dernières années et son apparition dans le débat public à la faveur des mouvements contestataires de 2018, nous invite à réfléchir aux conséquences de cet étalement urbain. Entre densification et étalement, construction de logements ou rénovation de l’existant, maintien des activités économiques au cœur de la ville ou déplacement vers ses périphéries, l’étalement urbain reflète des choix de société majeurs et questionne la place que le "beau" peut encore occuper.
La multiplication des collectifs fustigeant un enlaidissement de l’espace péri-urbain ou, à l’inverse, le développement de programmes "d’embellissement" soutenus par les collectivités, illustre la place nouvelle qu’occupe "l'esthétique urbaine" dans le débat public.