Conférence INSPiration | "La souveraineté technologique de l'Union européenne"

  • Formation

Conçu et préparé par les élèves eux-mêmes, le cycle de conférences "INSPiration" a été lancé le 28 février 2022 à Strasbourg. L'occasion pour des intervenants de renom d’apporter aux élèves une ouverture et un éclairage sur des thématiques à enjeux, qu'elles soient d’ordre européen, national ou international.
Conférence inspiration souveraineté technologique
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Présentation des conférences INSPiration

 

Les conférences "INSPiration" visent à élargir les réflexions des élèves au-delà des enseignements stricto sensu et à leur apporter une hauteur de vue sur les divers sujets à grands enjeux d’ordre européen, national, international en lien avec l’actualité. Les sujets de ces conférences reflètent les grands défis auxquels sont confrontés les pouvoirs publics, les sociétés et les citoyens. 

 

L’originalité est qu’elles sont conçues et préparées par les élèves eux-mêmes, en lien avec les équipes pédagogiques de l’INSP.

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La première conférence INSPiration, intitulée "La souveraineté technologique de l'Union européenne", s'est déroulée le 28 février 2022 au sein de l'Institut national du service public (INSP) à Strasbourg. Les intervenants conviés, en présentiel ou à distance, ont pu apporter leur point de vue. Ils étaient trois invités de marque :

  • Erik van der Marel du Think Tank bruxellois ECIPE (Centre européen d'économie politique internationale) ;
  • Gilles Babinet, digital champion et président du premier Conseil national du numérique ;
  • Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur.

Cette conférence a été organisée et animée par Anaïs Ait Mansour et Thibaut Pellizzari, élèves en formation initiale à l’INSP (promotion 2021-2022). 

  • L'Union européenne fait face à des défis renouvelés. Du cloud à l'intelligence artificielle en passant par lutte contre la haine en ligne ou encore la juste concurrence sur le marché du numérique, l'Union européenne doit repenser son rapport aux nouvelles technologies et au numérique.

    Un évènement récent permet de saisir toute l’importance de repenser ce rapport au numérique et vient souligner combien l’absence de souveraineté technologique peut fragiliser une Europe trop dépendante des chaînes de valeur mondiales : la pénurie de semi-conducteurs. Ce matériau électronique, plus petit qu'un grain de sable, véritable « cerveau électronique », est en effet indispensable pour produire bien des appareils dans les secteurs du multimédia, ou encore de l’automobile, de l’aéronautique et du médical. Produire localement pour assurer sa souveraineté sera, pour l’Europe, un véritable enjeu de ces prochaines années.

    On peut également penser à l'extension de la conflictualité au cyberespace qui renouvelle les enjeux en matière de défense, ou bien encore au déploiement du plan de relance EuropeNextGeneration, qui doit permettre de relever les défis futurs comme la transition écologique et qui repose sur des investissements technologiques amenés à venir épaissir cette souveraineté technologique européenne.

    Dans ce cadre, l'année 2022 devrait être celle de l'adoption de deux textes fondamentaux : le Digital Services Act et le Digital Markets Act. Ils imposeront des obligations de moyens aux gestionnaires de plateformes et instaureront un cadre plus concurrentiel pour le marché du numérique.

    On peut le dire : cette souveraineté technologique est désormais l'horizon d'une Europe qui désire gagner en réalisme et en résilience. L'Union européenne saura-t-elle donc donner tort en matière technologique à Paul Valéry lorsqu'il écrivait : "l'Europe n'a pas eu la politique de sa pensée" ?

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Conférence inspiration égalité femme-homme
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La deuxième conférence INSPiration sur le thème de "L’égalité femme-homme dans la haute fonction publique", a également eu lieu le même jour dans l'après-midi. Trois élèves de la promotion 2021-2022 (Raphaëlle Gresset, Sarah Guglielmetti et Mariam Pontoni) ont pu aborder les différences de déroulement de carrière entre les femmes et les hommes en présence de trois intervenants issus de trois ministères dits régaliens (ministère des Affaires étrangères, de Défense et de l’Intérieur) :

  • Michèle Ramis, directrice des Amériques et des caraïbes, haute-fonctionnaire à l’égalité femmes-hommes au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ;
  • Anne Cullerre, première femme vice-amirale (2S) et aujourd’hui présidente d’Arxeïs – entreprise de coaching, mentoring et accompagnement des femmes et hommes en position de responsabilité ;
  • Julien Kerdoncuf, chef de la mission mobilités et débouchés au ministère de l’Intérieur.
  • L’égalité entre les femmes et les hommes a été consacrée « Grande cause nationale » par le Président de la République en 2017. Représentant 20 % de l’emploi en France, la fonction publique – et a fortiori la haute fonction publique – se doit d’être exemplaire en matière d’égalité professionnelle, de façon à être représentative de la société qu’elle sert.

    Bien que les trois versants de la fonction publique comptent 62 % de femmes parmi leurs agents, des différences de situation sont constatées entre les femmes et les hommes, notamment dans leurs parcours professionnels. On peut relever par exemple que seulement 37% de femmes occupent des postes d’encadrement supérieur et de direction dans la fonction publique. Les chiffres tombent à 33% pour la fonction publique d'État (FPE) et 31% pour la fonction publique territoriale (FPT).  S’agissant des écarts de rémunérations, il existe un différentiel de 377 € net mensuel dans la fonction publique d'État.

    Des mesures ont été mises en place pour répondre à ces enjeux :

    La circulaire du 30 novembre 2019

    Cette circulaire acte la mise en place d’un réseau de référentes et référents Égalité au sein de l’État et de ses établissements publics. Elle en précise notamment les missions :

    • informer, mener des actions de sensibilisation ;
    • conseiller les agents et les services de leur structure ;
    • participer à l’état des lieux et au diagnostic de la politique d’égalité professionnelle ;
    • suivre la mise en œuvre des actions menées par leur administration de rattachement, etc.
       

    L'accord du 30 novembre 2018

    Ce nouvel accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique reprend les acquis de l’accord de 2013 et sa démarche intégrée. Il est riche de 30 actions et repose sur 5 axes qui ont été le fil rouge de la discussion :

    • renforcer la gouvernance des politiques d’égalité ;
    • créer les conditions d’un égal accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles ;
    • supprimer les situations d’écarts de rémunération et de déroulement de carrière ;
    • mieux accompagner les situations de grossesse, la parentalité et l’articulation des temps de vie professionnelle et personnelle ;
    • renforcer la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
       

    Cet échange aura été l’occasion de faire le point sur l’application de ces différents axes au sein des administrations. Dans la perspective de la réforme sur la haute-fonction publique, il est d’autant plus intéressant de s’interroger sur la continuité des solutions apportées. Certains points posent des questions telles que les éventuelles obligations de mobilités comme critères d’avancement de carrière, l’existence de formations sur les questions d’égalité professionnelle dans les écoles du service public, ou encore le renforcement des dispositifs d’accompagnement de la maternité et de la parentalité.

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